L’ESPACE
Au sol : Un cercle dans l’idéal de 6m de diamètre et des lignes qui se rejoignent vers son centre.
Pourquoi ?
L’endroit où nous sommes est un appui et un espace qui doit être contrôlé et préparé.
Chaque comédien, pour créer, doit avant tout se centrer, savoir se placer précisément et savoir se repérer en jeu.
Nous portons un attachement particulier à la propreté des lieux, puis se faire des repères concrets tachant d’utiliser au mieux les espaces mis à disposition.
La gestion du lieu de travail faisant partie de la pédagogie, nous souhaitons différencier l’endroit de stockage, des effets personnels, des gradins, des coulisses et de l’espace de jeu.
Lors des actions pédagogiques, nous utilisons normalement autant de chaises que d’individus présents, prenant en compte les auditeurs libres.
Le plateau ou espace de jeu est sujet à un véritable travail de préparation utilisé pour la concentration.
Dans ce travail, un comédien qui maîtrise l’espace qui l’environne et son matériel est un comédien à 50 % prêt pour jouer.
LA RESPIRATION
Elle s’aborde différemment au théâtre, revue en plusieurs étapes, dite «respiration abdominale» nous la transformons pour un meilleur contrôle de soi et surtout pour une meilleure découverte de ses capacités, la respiration liée aux émotions permettra d’aborder différentes positions corporelles et vocales.
Les exercices de respiration placeront les codes du masque et positionneront les groupes en dehors de tout jugement.
LA DÉCOMPOSITION DU MOUVEMENT
Partir d’un point A pour aller à un point B :
Il s’agit d’un simple déplacement. Mais en théâtre masqué, c’est toute une histoire parfois complexe qu’il faut apprendre à raconter.
- D’où l’on part ?
- Pour aller où ?
- Et que se passe-t-il ?
Tout se raconte par le déplacement et contrainte par le regard, le tout devant un public et parfois avec un partenaire.
De quoi perturber le naturel…
Un phénomène dont il faut prendre conscience et qu’il est bon de remettre en question.
Exercices individuels et en groupe pour appréhender la manière de se déplacer en masque.
L’ÉCOUTE ET LE REGARD
Pour traduire au mieux chaque chose, il y a celui qui agit et celui qui réagit et les rôles s’inversent.
Tout est régi par des codes précis du regard ou de l’écoute qui permettent de prendre le pouvoir et d’agir ou bien de le donner à un partenaire et de réagir à ce qu’il fera ou encore de recevoir ce que propose un partenaire qui était en action.
Le « choeur neutre » est un exercice, variable, sous forme de chorégraphie, qu’il est nécessaire d’assimiler pour mieux comprendre les règles qui composent le groupe et permettent de préparer chaque comédien au port du masque.
LA VOIX
Les exercices sur la voix sont très importants et ont pour objectif de sortir chaque participant de sa propre tonalité, d’explorer des timbres différents qui, au départ, paraissent affreux et forcés, mais qui, petit à petit, prendront un sens au service d’un personnage, d’un masque ou d’une situation.
Exercices divers d’association du corps, de la voix et mouvements bruités.
LE CORPS
Chaque émotion, prise à la loupe tel que l’exige le théâtre de jeu masqué, peut être exprimée par tout le corps qui est l’instrument qui fait vivre chaque état.
En théâtre, un caractère comporte un corps bien spécifique.
Un corps qui montre.
Tout dépend de « qui » montre « quoi »…
Par exemple : En jeu, l’attente ne signifie pas simplement attendre, dans notre langage le corps doit être en état d’attente.
La nuance et l’énergie qui en découlent sont des codes que nous visons à explorer et qui varient selon chaque individu.
LE RYTHME
Chaque propos choisi comporte un rythme qu’il s’agira d’étudier et de préciser pour le transmettre au groupe et enfin le jouer à un auditoire.
Dans une scène en dehors des protagonistes, des partenaires pourront bien souvent accentuer et servir ce qui est dit par des réactions ou des états premiers qu’il faudra décider et mettre en place de façon précise pour favoriser un jeu libérateur et toujours plus surprenant à force de rencontres et de travail.
LA TRANSFORMATION
Lorsque chaque participant sait précisément ce qu’il doit faire au sein du groupe, il s’agira de transformer entièrement les personnes pour ne laisser place qu’aux personnages, qui, a leur tour, devront se laisser diriger pour la suite du travail.
Le personnage comme un élève comédien trouvera petit à petit sa place dans ce qui pourrait être, à force de travail, une création masquée.
Cette étape peut être appréciée par des auditeurs libres qui, en venant, se placent au service d’une pédagogie qui prend en compte les réactions du public qu’elle génère et se sert des « erreurs » ou « échecs » comme éléments constructeurs et/ou perles d’improvisations.